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Les 5 principaux mythes du polyamour

Qu’on parle de monogamie ouverte, de non-monogamie éthique, de polyamour/polya, ou tout simplement de relations ouvertes, il n’y a jamais eu autant de façons différentes de décrire la même chose. Mais en fin de compte, qu’est-ce que c’est vraiment et pourquoi ça fait autant jaser? Voyons voir.

Je m’appelle Ayssa Scipio et je suis travailleuse sociale agréée et psychothérapeute à Toronto, en Ontario. Les personnes avec lesquelles je travaille sont le plus souvent des jeunes de 20 à 30 ans qui font face à des problèmes liés à l’anxiété, aux transitions de la vie, au sexe et à l’intimité.  

Dans mon cabinet de thérapeute, de nombreux·ses client·e·s ont des questions sur les relations ouvertes et le polyamour. Les questions les plus fréquentes sont : par où commencer, comment entamer des conversations sur le polyamour et à quoi peut ressembler la dynamique du polyamour?  

Le polyamour est presque la licorne d’or des relations. Il est incroyablement spécial et unique dans sa capacité à offrir une solution de rechange à la monogamie traditionnelle (qui, honnêtement, ne fonctionne pas pour tout le monde). Cela dit, la stigmatisation qui entoure le polyamour peut faire en sorte qu’il est très stressant d’en parler, selon la personne avec qui tu as la conversation. Mais s’il y a une chose que nous savons, ce n’est pas parce que les gens ne parlent pas de quelque chose que ça veut dire que ça n’existe pas ou que nous ne sommes pas curieux à ce sujet.    

Profitons de cet espace pour dire adieu aux règles et attentes monogames étouffantes qui disent que les relations polyamoureuses ne devraient pas exister. Voyons ensemble les 5 principaux mythes concernant le polyamour.

1. Les relations polyamoureuses sont source de souffrance et de malheur!

En réalité, dans toute relation, il y a un risque d’avoir mal, vu que les relations sont synonymes de vulnérabilité, et que la vulnérabilité est synonyme de risque. Le risque peut nous conduire vers l’amour, l’abondance et le bonheur, ou vers la souffrance et la douleur. Le meilleur moyen d’équilibrer ce risque est d’obtenir ce qu’on appelle un consentement éclairé. Mais qu’est-ce que ça veut vraiment dire?  

Consentement éclairé = communication honnête, claire et transparente sur les attentes et les limites

Toutes les personnes impliquées dans la dynamique d’une relation doivent être là parce qu’elles le veulent, qu’elles sont curieuses et enthousiastes. Si tu te demandes si une relation polyamoureuse te conviendrait, il est important que tu t’accordes une bonne période de réflexion. Pose-toi des questions comme :

💭 Est-ce que je le fais pour moi?
💭 De quoi ai-je besoin pour me sentir en sécurité et heureux·se dans cette relation?
💭 Ai-je eu les conversations claires dont j’ai besoin pour comprendre ce que j’attends de cette relation?

 2. Il n’y a pas de règles. Une relation ouverte, c’est la pagaille!  

Dans toute relation, il faut établir des règles et des attentes, ce qui permet d’orienter les choses pour la suite. Souvent, les polyamoureux·ses ont des contrats de relation qui portent sur toutes sortes de sujets, comme les objectifs de l’ouverture de la relation, les règles à suivre et les privilèges des relations primaires/secondaires/tertiaires, les limites des activités sexuelles, et plus encore.  

Avant toute chose, il est important de veiller à ce que ton identité et tes valeurs se reflètent dans ces conversations.  

3. Le polyamour et les relations ouvertes, c’est juste du flirt, pas de l’amour!

La pensée monogame a tendance à faire douter les gens de ce qui leur convient, mais en réalité, nous sommes tou·te·s des personnes très différentes avec des besoins et des désirs très différents. Les relations ouvertes permettent une certaine flexibilité dans l’amour. L’amour est une chose magnifique qui peut se plier à nos besoins, qu’il s’agisse d’un·e seul·e ou de plusieurs partenaires.  

 

4. Je n’aurai pas de communauté!

Il existe toute une communauté polyamoureuse et les personnes que tu vas rencontrer sur ton parcours vont te satisfaire! Les êtres humains sont complexes. Nos identités multiples nous permettent d’appartenir à de nombreuses communautés - queer, PANDC, personnes avec handicap, etc. Si tu décides que le polyamour, c’est ton truc, ce sera une autre communauté que tu pourras ajouter à ta liste. Il y a des tonnes de façons de rencontrer des gens dans la communauté polyamoureuse, que ce soit par des applis, des endroits physiques ou des forums en ligne - les options ne manquent pas. Il te suffit de prendre le risque de te lancer et de récolter les fruits de tes efforts.  

 

5. Il va y avoir tellement de jalousie... ce ne sera pas possible de la surmonter!

La jalousie accompagne souvent les relations à un moment ou à un autre. Ce qui compte, c'est la façon de la surmonter. Dans les années 70, la Commune de Kerista a inventé le terme « compersion » pour décrire la joie ressentie quand on voit sa ou son partenaire romantiquement, sexuellement ou intimement heureux·se avec quelqu’un d’autre. Dans une relation polyamoureuse, la compersion est l’un des objectifs les plus importants et les plus satisfaisants à atteindre. Cette expression de l’amour nous oblige à désapprendre la jalousie et à nous orienter vers une nouvelle façon de recevoir et de donner de l’amour. La compersion est ce qui se produit quand on se réjouit avec nos partenaires au fur et à mesure qu’ils et elles grandissent et aiment.  

Le polyamour peut être une dynamique passionnante à adopter. Si tu es de plus en plus intéressé·e par le sujet, il existe une tonne de balados et de blogues qui peuvent t’aider dans ta démarche.  

 

Article rédigé par Ayssa Scipio
Propriétaire de la clinique Ayssa Scipio Counselling and Consulting
www.AyssaScipio.com

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